Le raccordement d’un poêle à granulés/pellets est une étape technique décisive dans toute installation. Au-delà de la simple liaison entre l’appareil et le conduit de fumée, il s’agit d’un ensemble cohérent à construire, qui conditionne la sécurité, le rendement, et la conformité de l’équipement. Qu’il s’agisse du conduit, du type de poêle ou de la gestion de l’air comburant, chaque choix impacte directement le bon fonctionnement du système.

Dans un contexte où les exigences thermiques et les normes se renforcent, les professionnels doivent composer avec des solutions de plus en plus spécifiques, adaptées aux caractéristiques de chaque chantier. L’installation d’un poêle étanche ne se conçoit pas de la même manière qu’un modèle non étanche, tout comme un raccordement en simple paroi ne répond pas aux mêmes contraintes qu’un conduit concentrique.

Cet article vise à clarifier les bonnes pratiques de raccordement, en s’appuyant sur des systèmes éprouvés conçus pour répondre aux exigences actuelles en fumisterie. Il apportera aux installateurs tous les repères nécessaires pour choisir la solution adaptée, garantir la pérennité de l’installation et respecter l’ensemble des prescriptions du DTU.

Avant de poser le premier tube, il faut cadrer ce qu’implique une installation de poêle à granulés au niveau de la fumisterie. On ne parle pas ici de raccorder un poêle à la va-vite, mais de mettre en place un système complet, pensé pour assurer l’évacuation des fumées en toute sécurité, avec un fonctionnement stable et un entretien facilité.

Une installation type comprend trois zones : la sortie du poêle, le conduit de raccordement, et le conduit de fumée jusqu’à la sortie terminale (toiture ou façade). Le raccordement, souvent en simple paroi rigide, est la partie visible dans la pièce. Il doit être bien emboîté, parfaitement étanche et solidement fixé. Ensuite, le conduit de fumée assure la liaison vers l’extérieur. C’est là que les erreurs sont les plus critiques : mauvaise hauteur, mauvais diamètre, trop de coudes… et le fonctionnement du poêle en pâtit immédiatement.

Un bon conduit, c’est aussi un tirage stable. Trop faible, et c’est le refoulement. Trop fort, et le poêle se met en défaut ou surconsomme. Il faut donc respecter scrupuleusement le diamètre recommandé par le fabricant, limiter les coudes, éviter les dévoiements excessifs, et garantir une hauteur utile suffisante. Chaque configuration impose des choix techniques précis.

Enfin, rien ne doit être fait sans penser à l’entretien. Le ramonage est obligatoire une à deux fois par an, et il doit pouvoir se faire sans démontage complet. Coudes démontables, trappes de visite, modules accessibles : ça se prévoit dès la conception.

Le DTU 24.1 est la référence à respecter pour toute installation de poêle à granulés/pellets. Il définit les règles de mise en œuvre des conduits de fumée : types de matériaux, pentes, sections, hauteurs, résistances thermiques et mécaniques. Travailler sans s’y conformer, c’est prendre le risque d’une installation non conforme et potentiellement dangereuse.

Par exemple, il impose un écart minimal de 8 cm entre le conduit et tout matériau combustible (placo, bois, isolant, etc…). Il limite aussi le nombre de coudes à 45° à deux au maximum et un à 90°. Et il précise que chaque élément du conduit doit être accessible pour inspection et nettoyage.

Les distances de sécurité ne sont pas négociables. Devant le poêle, sur les côtés, à l’arrière ou autour du conduit, les dégagements doivent être respectés. Par exemple, sur un mur combustible, il faut 37,5 cm minimum entre la paroi et le poêle, sauf si une plaque de protection est posée conformément aux préconisations.

Pour les traversées de plancher ou de cloison, l’isolation est obligatoire. On utilise soit des éléments de traversée certifiés, soit un coffrage ventilé avec matériaux non combustibles. À chaque niveau, il faut garantir que la chaleur ne se propage pas à la structure du bâtiment.

Si l’on installe un poêle à granulés non étanche, la sortie de fumée doit obligatoirement se faire en toiture, en zone 1, c’est-à-dire au-dessus du faitage. Elle doit dépasser le faîtage d’au moins 40 cm, et se situer à plus de 8 mètres de toute construction voisine ou obstacle. C’est impératif pour assurer un tirage naturel correct.

Pour un poêle à granulés étanche, on peut envisager une sortie en façade, en ventouse, sous certaines conditions : maison individuelle, pas de fenêtre ou d’entrée à proximité directe, respect des distances réglementaires (souvent 2 m au-dessus d’une ouverture, 6 m d’un bâtiment voisin). La réglementation est précise sur ce point, et il ne faut rien laisser au hasard. Toute sortie en ventouse en façade impose de respecter une réglementation stricte, notamment en zone habitable, sur les distances aux ouvrants et aux limites de propriété.

Sur un modèle non étanche, le poêle à granulés prélève l’air comburant dans la pièce. Si la pièce est trop étanche ou si une VMC est présente, il faut créer une prise d’air directe depuis l’extérieur, idéalement de section équivalente à la buse de sortie. L’amenée d’air peut également se faire de manière indirecte, via un vide sanitaire ventilé ou une pièce technique aérée, à condition que la section d’entrée soit suffisante. Ce point est souvent sous-estimé, et pourtant, un mauvais apport d’air peut perturber totalement la combustion.

Avec un poêle étanche, la question est réglée autrement : l’air est amené directement par le conduit concentrique, aucun échange avec la pièce. Les conduits concentriques sont un vrai avantage pour faire des économies sur la consommation de granulés en rénovation ou dans une maison récente très isolée.

Une installation réussie commence bien avant la pose. La préparation du chantier conditionne non seulement la qualité du raccordement, mais aussi la sécurité, le tirage et la durabilité de l’ensemble. Chaque configuration de pièce, chaque type de poêle ou de conduit appelle des choix techniques spécifiques.

On ne pose pas un poêle à granulés n’importe où. Il faut un emplacement central, dégagé, dans un volume suffisamment ventilé. La pièce de vie reste l’endroit logique. Il faut également penser au trajet du conduit : plus il est vertical, simple et direct, mieux c’est. Chaque coude pénalise le tirage, donc il faut anticiper le passage du conduit, les percements éventuels (plafond, toiture, façade) et la faisabilité de la sortie.

Le sol doit supporter le poids de l’appareil. Sur parquet ou revêtement combustible, une plaque de protection est indispensable. Pour les murs proches, si le poêle est à moins de 40 cm, il faut prévoir une plaque de déport thermique ou un écran rayonnant certifié.

Le diamètre intérieur du conduit doit être au moins égal à celui de la buse de l’appareil (souvent Ø150). Éviter toute réduction de diamètre du conduit, la réduction peut se faire uniquement sur le buse l’appareil. Un bon tirage passe aussi par un tracé le plus vertical possible, avec un minimum de coudes (maximum 2 coudes de 45° autorisés et 1 coude à 90°). Les parties horizontales doivent rester courtes (<2 m) et légèrement montantes (pente de 3 %).

Dans l’existant, il faut vérifier si un conduit maçonné est présent. Si oui, il doit être étanche, droit, non fissuré et adapté au diamètre du poêle. Dans tous les cas, un tubage inox s’impose pour remettre le conduit aux normes. Là aussi, pas d’approximation : le tubage doit être continu, rigide ou flexible double peau selon le cas, et résister aux températures et à la pression de l’appareil.

En neuf ou en l’absence de conduit, on part sur un système complet, simple ou concentrique selon le poêle à granulés, avec traversées plancher et toiture conformes. On pense aussi à l’accessibilité pour l’entretien : coudes démontables, trappes de ramonage, modules visibles ou accessibles.

C’est un point clé trop souvent oublié. Un poêle non étanche consomme de l’air en continu (souvent 30 à 60 m³/h). Si la pièce est trop étanche, la combustion devient instable, voire impossible. Il faut donc créer une entrée d’air directe vers l’extérieur, idéalement au plus proche du poêle à granulés. Le diamètre doit être cohérent avec la puissance de l’appareil.

Pour les poêles à granulés étanches, pas besoin de prise d’air séparée : le conduit concentrique gère l’arrivée d’air via l’enveloppe externe. Mais cela n’exonère pas de vérifier que la pose respecte bien l’équilibre aéraulique de la maison.

Avant de commencer la pose, tout doit être sur place : longueurs de conduit, coudes, colliers muraux, rosaces, manchettes, plaques de finition, éléments de traversée, kits ventouse si besoin. Il faut aussi penser aux fixations, au joint silicone haute température (si non inclus), à l’isolant pour les traversées, et aux protections murales.

Une bonne préparation évite les ajustements de dernière minute, les raccords bricolés ou les conduits mal emboîtés. C’est ce qui fera la différence pour votre installation.

Avant toute installation, il est essentiel de définir le type de poêle à granulés/pellets utilisé, car c’est ce paramètre qui va structurer l’ensemble du système de fumisterie. Le choix entre un appareil étanche ou non étanche détermine non seulement la nature du conduit à poser, mais aussi le mode de raccordement, la pression de fonctionnement, et les possibilités de sortie des fumées, en toiture ou en façade.

Un poêle à granulés non étanche repose sur un fonctionnement en dépression. Dans ce cas, l’installation implique un conduit de raccordement en simple paroi, positionné en intérieur, relié à un conduit de fumée isolé ou à un tubage inox remontant jusqu’à la sortie de toit en zone 1. La configuration doit favoriser un tirage naturel stable, ce qui suppose une ligne de conduit aussi verticale que possible, avec un tracé direct et sans excès de dévoiements. Toute évacuation latérale, type ventouse, est proscrite sur ce type d’appareil.

À l’inverse, un poêle à granulés étanche fonctionne en surpression. Il nécessite un conduit concentrique rigide certifié pour ce type de pression (P1), avec des jonctions étanches par joint triple lèvre. Ce système gère à la fois l’évacuation des fumées et l’amenée d’air comburant, ce qui en fait une solution adaptée aux logements à forte étanchéité à l’air. Il autorise, sous certaines conditions réglementaires, une sortie en façade ou en toiture (sortie en zones 2 ou 3), à condition de respecter les distances de sécurité vis-à-vis des ouvrants, des limites de propriété ou des obstacles proches. Ce type de montage, bien que compact, exige une pose irréprochable pour garantir un fonctionnement optimal et une sécurité totale.

Le diamètre du conduit doit impérativement suivre les recommandations du fabricant de l’appareil. Toute variation non justifiée peut déséquilibrer le tirage, provoquer des refoulements ou générer de la condensation. En cas de tubage d’un conduit existant, la compatibilité entre le tube inox et la buse du poêle doit être parfaite, sans réduction improvisée ni adaptation hasardeuse. Une installation bien dimensionnée, respectant les règles de l’art, conditionne à la fois la performance thermique, la sécurité de l’utilisateur et la conformité de l’ensemble du système.

Le choix du conduit dépend du type de poêle à granulés/pellets. Chez Edilinox, nous proposons deux gammes parfaitement adaptées aux besoins du terrain : EdilPELLET 1.2 pour les poêles non étanches, et EdilVENT INOX–INOX pour les modèles étanches à circuit fermé.

Pensée pour les poêles à granulés non étanches, cette gamme est conçue pour les installations en intérieur, avec évacuation en toiture.
Elle offre une finition émaillée noire, soignée, idéale pour une pose visible en pièce de vie.

Caractéristiques principales :

• Conduit rigide simple paroi, épaisseur 1,2 mm
• Acier au carbone, finition haute température
• Assemblage mâle/femelle avec joint silicone
• Certifications EN 1856-2 – T600 N1 et T200 P1
• Diamètres disponibles : 80 et 100 mm

Points forts :

• Bonne résistance thermique et mécanique
• Pose rapide, sans outillage spécifique
• Large gamme d’accessoires compatibles (coudes, trappes, colliers, rosaces)

Ce système convient parfaitement aux configurations classiques, avec conduit vertical et tirage naturel. Il respecte les exigences du DTU tout en assurant une installation propre et efficace.

Conçue pour les poêles étanches, cette gamme coaxiale permet une double fonction : évacuation des fumées et amenée d’air comburant dans un seul conduit rigide. Elle répond aux besoins des maisons neuves ou rénovées avec forte exigence d’étanchéité.

Caractéristiques principales :

• Conduit concentrique rigide inox/inox (AISI 316L / AISI 304)
• Joints triple lèvre haute étanchéité
• Certification EN 1856-1 – P1 / 200 Pa
• Diamètres concentriques : 60/100, 80/125, 100/150

Points forts :

• Système étanche compatible ventouse (horizontale ou verticale)
• Pose possible en intérieur ou extérieur (avec protections adaptées)
• Assemblage sécurisé et rapide, sans bridage compliqué

C’est une solution fiable pour les poêles à circuit fermé, notamment dans les maisons RT 2012 ou RE 2020.

Une fois l’implantation définie et les composants choisis, la mise en œuvre doit être rigoureuse. Une pose mal exécutée, même avec du bon matériel, peut compromettre le tirage, créer des points de fuite ou générer un encrassement prématuré. Chaque étape compte, du premier tube jusqu’à la sortie terminale.

Le raccordement commence à la buse de sortie du poêle. On utilise des éléments simples paroi rigides, avec emboîtement mâle vers le bas (sens des condensats) et joint silicone ou triple lèvre selon la gamme. L’ordre de montage est simple mais non négociable : on monte du poêle vers le haut, en vérifiant à chaque jonction l’étanchéité et l’alignement.

Quelques points de contrôle :

• Inclinaison légère vers le poêle (env. 3 %) en dépression, à l’inverse en surpression
• Fixation tous les 1,5 à 2 mètres avec colliers muraux
• 2 coudes à 45° max ou 1 coude à 90°
• Utilisation d’une trappe de visite si le conduit n’est pas entièrement démontable

Le dernier tronçon relie le conduit au poêle. Il doit être parfaitement stable, sans contrainte mécanique sur la buse de l’appareil. On vérifie :

• Que le conduit est bien dans l’axe
• Que les joints sont en place (silicone ou triple lèvre selon pression)
• Qu’il n’y a aucun jeu ni pincement

On termine par les éléments de finition : rosaces murales, habillage des traversées, colliers de serrage, vis de blocage si recommandées par le fabricant. Si l’installation comprend une ventouse, on vérifie l’étanchéité à l’air autour de la sortie murale et la bonne orientation du terminal.

Avant de lancer l’appareil :

• Contrôle visuel complet de toute la ligne de conduit
• Vérification des pentes, jonctions et fixations
• Test d’étanchéité si surpression
• Validation des dégagements de sécurité

Un premier allumage à froid, puis un test en pleine puissance permettent de s’assurer du bon tirage et de l’absence de fuites. Ce contrôle doit être fait par un professionnel qualifié, qui remettra une attestation de conformité en fin de pose.

Un bon raccordement ne se joue pas uniquement sur le choix du poêle à granulés/pellets ou du conduit. Il repose sur l’ensemble de la chaîne : lecture du chantier, respect des normes, cohérence du système, qualité de pose, et contrôle final. C’est ce niveau d’exigence qui garantit une installation durable, performante et sécurisée.

Les gammes EdilPELLET 1.2 et EdilVENT INOX–INOX offrent aux professionnels deux solutions fiables et normées, adaptées à tous les cas de figure, que ce soit en simple paroi pour les poêles non étanches, ou en coaxial pour les configurations étanches à ventouse.

Maîtriser la fumisterie, ce n’est pas empiler des tubes, c’est construire un système qui respecte la réglementation. C’est aussi la meilleure façon d’éviter les retours SAV, d’assurer la satisfaction client et de livrer un chantier conforme, propre et performant.

Pour chaque pose, une seule règle : anticiper, choisir le bon matériel, et poser le conduit dans les règles de l’art.